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Frankenstein, du livre au film.
17 février 2013

II- Le film

b) Les raisons du succès

 


 

En réalisant le film Frankenstein, un classique du cinéma d'horreur , James Whale a conservé l’esthétique impressionniste du roman, qui consiste à représenter les impressions plutôt que la réalité. Il fit bâtir d’incroyables décors tels que la sombre tour de guet aux escaliers en colimaçon dans laquelle s’élève la table d’opération où le monstre prend vie, ou encore les gigantesques escaliers où Fritz, l’assistant du Docteur Frankenstein, dans le film, a du mal à se repérer. 

 

Frankenstein (1931), différents extrais dévoilants des décors somptueux

 

 La première apparition du monstre créé par le docteur Victor Frankenstein est très marquante en raison du maquillage effroyable que Jack Pierce a conçu et de la succession de gros plans qui le révèle. Le front proéminent du monstre, ses paupières tombantes semblables à celles d'un somnambule et son teint cireux lui donnent un air inhumain, effroyable. Cette impression est renforcée par l'excellent jeu d'acteur de William Henry Pratt, sous le pseudonyme de Boris Karloff, à propos duquel les critiques de l'époque ne tarissaient pas d'éloges. Le reste du casting fait aussi preuve d'un talent exceptionnel, malgré quelques petites erreurs de jeu telles que des exagérations.

 

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Image officielle du film 

 

 Il s’agit d’un film gothique (tout comme l'oeuvre écrite originale) au vu de l’ambiance noire et morbide qui y règne. L’obscurité du film est très travaillée, cependant on note la présence constante d'un personnage "clair" souvent habillé de blanc pour ne pas rendre l'obscurité trop importante, voire aveuglante. Ces jeux d'ombres constants donnent une atmosphère à la fois magique et horrifique au film, le monstre risquant de surgir de l'obscurité à tout instant.

C'est ce caractère terrifiant qui a su séduir les spectateurs amateurs de suspens et de frissons. Ceux-ci s'attachent aux personnages, craignant à chaques instants pour leurs vies. James Whale a habilement renforcé cet effet  angoissant en ajoutant des personnages inédits, notamment l'adorable petite fille que le monstre noie. Cela décuple la haine du public envers le monstre, et de la même manière son intérêt pour le film.

Le budget du film est estimé à 291 000 dollars, une somme peu mirobolante pour l’époque. Mais James Whale a réussi à rendre son film attrayant malgré quelques éléments peu charmants, comme l’appareillage électrique invraisembable ou l’absence quasi-totale de travelling, c'est a dire de mouvements latéraux de caméras permettant de mettre en valeur certains éléments de mise en scène. Un budget de seulement 10 000 dollars a été consacré aux effets spéciaux qui sont simples, sans pour autant paraître spectaculaires aujourd'hui. Cependant ils furent très impressionants à l'époque.

James Whale était l'un des premiers réalisateurs de films fantastiques à user d'effets sonores pour faire réagir le public. En plus de la musique, on retrouve ainsi dans Frankensein une variété de bruits, étonnants pour notre ouïe (comme le tonnerre ou la"machine" électrique au début du film), nous plongeant dans un jeu d'illusions auditives.

Le cinéma étant à son apogée au début du XXe siècle, attirant un public de plus en plus nombreux, le succès de Frankenstein, ancré dans son époque, était prévisible. En revanche, aujourd'hui certains défauts scénaristiques et de mise en scène nous apparaissent clairement aujourd'hui, comme un certain manque de rythme par moments, ou des décors grossiers.

 

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